Témoignages sur le Carême

Un temps précieux
Le Carême est une période de prière, de repentir et de conversion pour pouvoir être libres. La Communauté nous propose de le vivre intensément, en rythmant le temps avec des neuvaines de renoncement et des propositions concrètes, de sacrifices et d’engagements, pour arriver « vivants » et conscients à Pâques, moment central de notre foi. Et c’est ainsi que j’ai découvert la beauté du Carême, sa richesse parce que c’est une période où tout est « plein », où la fraternité marche compacte et bien organisée, où on respire un climat fort de besoin de nettoyage intérieur. Outre les renoncements communautaires il y a aussi ceux qui sont personnels, que chacun prend pour lutter là où sa liberté est plus fragile et parfois tombe. Je me rappelle que pendant les premières années de chemin communautaire, je faisais un peu le malin et je cherchais à échapper à ce qui me coûtait plus de souffrance et de sacrifice. Maintenant au contraire j’ai expérimenté qu’un renoncement sérieux et honnête conduit à une grande libération intérieure, qu’on peut être heureux sans les « choses », et cela me comble à l’intérieur, je me sens plus fort et plus propre. Le Carême devient ainsi précieux parce qu’il laisse un espace au dialogue, à l’écoute, au service, au silence qui se fait prière et attente joyeuse de Pâques. Josip


Le chemin de Croix
En temps de Carême, chaque vendredi, nous prions le Chemin de Croix pour nous préparer à entrer dans le mystère du Vendredi Saint, en revivant la Passion de Jésus. Au début nous nous reconnaissons humblement pécheresses devant Dieu et devant les sœurs ; cela nous donne l’opportunité de nous demander pardon et renforcer l’unité entre nous. En priant le Chemin de Croix j’ai découvert que la beauté de l’âme est de se souvenir chaque jour de la Passion de notre Seigneur, l’écouter, la vivre, s’unir à la douleur et à l’amour qu’Il a souffert pour moi, pour l’humanité entière. Cet amour vainc tout, sauve le monde avec sa miséricorde : pécheurs publics, enfants, malades, vieux, jeunes…plus personne ne peut se dire exclu ! J’ai aussi compris que le Chemin de Croix quotidien est d’accepter mes défauts, l’orgueil, l’égoïsme, les rancoeurs et les colères, d’embrasser ma croix, de pardonner à moi-même et d’avoir confiance en mes sœurs, en reconnaissant le visage de Jésus dans leur regard qui me transmet confiance et espérance. Le Chemin de Croix touche l’intime de notre âme, émeut le cœur et nous pousse à la rencontre avec Jésus, le Crucifié Ressuscité. Natasa


Le silence
En communauté j’ai découvert le don et la valeur du silence. Je crois que c’est un moment important dans la prière et dans la vie quotidienne pour apprendre à écouter Dieu, les autres et nous-mêmes. Grâce au silence j’ai expérimenté que je peux mieux voir mes pauvretés, je comprends combien je dois encore cheminer pour le rencontrer et mûrir dans la foi, et je réussis davantage à le remercier pour ce qu’Il a opéré ou opère chaque jour en moi. Durant le Carême j’apprécie davantage les petits signes d’amour de Dieu et des autres, et même la souffrance devant Lui trouve un sens : le silence me rapproche du mystère de la Passion de Jésus, de sa solitude et de ses larmes à Gethsémani, de sa foi tenace au Calvaire, du sacrifice de la Croix, jusqu’à l’explosion de sa Résurrection. C’est un chemin dans lequel je retrouve la force et le sens pour choisir le bien et la vie. Martina

Une confession fait du bien
Beaucoup de fois j’ai expérimenté qu’au moment de la chute dans le péché, le mal est venu et disait : « Mais regarde ce que tu as fait, regarde comme tu es incohérent… » Et une immense colère a grandi à l’intérieur de moi, une souffrance très forte parce que je me suis sali et j’ai blessé aussi les autres. A ce moment j’ai vraiment besoin de dire mon péché, de bien me confesser, de vivre ce moment qui est comme une douche intérieure, une libération, de reconfirmer à moi-même que Dieu m’aime et m’apprécie non pour ce que je sais faire de bon, mais parce que je suis son fils. C’est la beauté de la vie chrétienne : avoir toujours la possibilité de repartir, de faire une confession sérieuse et vraie, de ressusciter. Les fruits qui en découlent me rendent heureux : je deviens chaque fois plus fort, mûr, vrai, authentique… tout ce que je voudrais être et que Dieu veut pour moi. Georg